mardi 25 mars 2014

Sublimes volcans du sud chilien


Nous rejoignons le continent le 14 mars en passant par Puerto Montt et Puerto Varas. Nous y retrouvons Eduardo et Lu, deux brésiliens à la retraite que nous avions rencontrés à Coyhaique puis sur le même ferry que nous. Ils commencent un tour du monde de 3 ans avec leur Toyota Hilux tout équipé. 
Nous avons beaucoup aimé leur philosophie de vie et leur gaité si brésilienne. Suivez leurs aventures sur www.eduardoprata.com.br
Au bout de la ruta 225 à Ensenada, nous bivouaquons ensemble sur les bords du lac Llanquihué, et partageons un repas fantastique avec des tours de magie, des histoires passionnantes et surtout... des truites grillées au BBQ !
Car Mahé a pêché sa première truite (de 1 kilo !) sur les flancs du volcan Osorno. 


Voici ce qu'il en dit, interview :
"Papa avait choisit la cuillère bleue et l'embouchure d'un petit ruisseau. Il m'avait dit qu'il fallait mouliner vite , alors je faisais du mieux que je pouvais. J'ai senti que la canne à pêche tremblait et tirait. La truite se débattait et l'eau giclait de partout. Le frein sifflait, papa avait peur que le fil se casse, alors il a enlevé ses chaussures, retroussé son jean et il est allé la chercher sur la plage au bord de l'eau. Quand je l'ai vue, j'étais très content parce que c'était notre première truite et qu'elle était énorme !"

Le 15 mars, après des au revoirs chaleureux avec Eduardo et Lu, nous faisons route vers le volcan Villarica. Il fait gris et pluvieux, les paysages ressemblent beaucoup à la Bretagne avec toutes ces vaches laitières !

Sous une pluie lassante, nous demandons l'hospitalité sur le bord de la piste à un couple de fermiers, Oriana et Téo. 

Nous leur demandons l'autorisation de garer notre Grand Condor dans leur champ, ce qu'ils acceptent de bon coeur. 
Nous passons donc la nuit au milieu des canards, des poules et des oies ! 
Le lendemain, nous sommes conviés à un "cafesito" dans leur salle à manger et repartons avec un petit pot de confiture de mûres, les Chiliens sont vraiment d'une gentillesse rare.

Le 16 mars, après un tronçon de panaméricaine, nous retrouvons par le plus grand des hasards nos amis français Cyril et Estelle, garés dans une rue de Villarica ! Les enfants sont super excités d'avoir reconnu leur camping car. Rendez-vous est pris pour bivouaquer ensemble à Pucon le soir même. Nous partageons nos multiples anecdotes de voyage au cours d'un bon repas arrosé de deux bonnes bouteilles de vin chilien. 

Pucon est un haut lieu de sports extrêmes et de randonnées. L'été, ce doit être bondé de touristes, comme l'attestent les nombreuses "cabanas" en location saisonnière. Mais nous avons la chance d'être hors saison !
Le point fort de la région est l'ascension du volcan Villarica, un magnifique dôme enneigé de 2847 mètres. Le volcan est actif et laisse constamment échapper une fumée sulfureuse de vapeur blanche. L'ascension sur le glacier est si dangereuse qu'elle est interdite en dessous de 14 ans. 
Renaud trépigne et pose une réservation pour lui auprès de l'agence française Aguaventura qui est réputée très sérieuse. Mahé est tellement déçu, il voulait tant atteindre la neige et faire la descente du volcan en luge avec son papa ! Ci joint son dessin...

Mais les conditions de glace et de vent ne sont pas bonnes, alors il faut attendre une fenêtre météo plus favorable. : resto, Wifi, ballade dans le Parc National de Villarica pour y voir des cascades bien décevantes comparées à celles de notre île chérie !
A notre retour, quelle joie, le volcan Villarica est enfin dégagé, c'est superbe !


Le lendemain, Renaud se lève à 6 heures pour rejoindre le groupe de Aguaventura.
Je reste avec les enfants sur Pucon : aire de jeux, balade dans la ville, travail du CNED et football. Il fait beau et chaud, comme il doit se régaler là-haut sur son volcan !
Et en effet, après une journée épuisante, Renaud revient avec un énorme sourire et des photos qui se passent de commentaires !


Le 19 mars, pour clore cette séquence Volcans, le Chili nous offre des vues spectaculaires et inattendues dans le parc Malalcahuello Nalcas.
Nous nous sommes peut être mal renseignés, en tous cas nous n'avions vu aucune photo de ce parc, les guides n'en parlent presque pas et il n'y a presque pas d'infrastructure touristique. Merci à la famille Géonaute (encore eux !), qui le conseille sur leur blog.
Nous quittons la panaméricaine à Lautaro, passons par Curacautin et allons jusqu'au village de Malalcahuello par la ruta 181. 
De là, nous grimpons jusqu'au centro de ski Corralco, par une magnifique route qui traverse des forêts de lengas et d'araucarias.

Nous nous enfonçons ensuite dans un paysage lunaire et volcanique par une piste de montagne de bonne qualité qui traverse tout le parc vers le nord. Nous nous arrêtons au Crater Navidad pour en faire l'ascension et en redescendre à fond sur les pentes de scories à 40 degrés, on s'amuse beaucoup ! 


Nous profitons également de la vaste plaine de sable noir pour faire quelques photos amusantes !




Nous bivouaquons sous les étoiles et les araucarias à 1400 mètres d'altitude. 

La nuit est fraiche, il ne fait que 5 petits degrés au matin !

Ce parc Malalcahuello Nalcas est un trésor caché dans ce sud chilien auquel nous nous attendions pas du tout, c'est vraiment notre coup de coeur ! 

Nous redescendons l'esprit léger vers le Pacifique, rassasiés de forêts et de montagnes...


vendredi 21 mars 2014

Chiloé : retour à la civilisation


Au petit matin du 12 mars nous débarquons à Chiloé sous les bons auspices d'un double arc-en- ciel.

Chiloé est la deuxième plus grande ile du continent sud américain après la Terre de feu. 

Les Chilotes vivent de la pêche au saumon et de l'agriculture, nous retrouvons donc des paysages familiers de la côte atlantique française.

Encore une fois le contraste des paysages est saisissant en une seule nuit.


Nous roulons nos premiers kilomètres sur la Ruta 5, la fameuse Panamériciane qui remonte jusqu'en Alaska.
Nous sommes charmés par les petites maisons en bois colorées et les églises  classées au patrimoine mondial.
Au petit village de Rilan, le guide de l'église Raoul nous prend en sympathie et nous explique tout sur l'artisanat, sur les échanges culturels entre le Finistère et Chiloé et sur l'influence des charpentiers français. 
Les enfants montent au sommet de l'église par des escaliers intérieurs et meurent d'envie de faire sonner les cloches en s'accrochant aux cordes !
Heureusement leurs parents rappellent leurs ouailles à des attitudes plus pieuses ;-)


Raoul nous invite au petit déjeuner chez lui avec sa femme.
Nous ressentons toute l'hospitalité chilote dans cette cuisine chauffée au feu de bois, avec un poêle en fonte comme avaient nos grands parents.

Raoul nous informe que Michelle Bachelet vient de prendre la Présidence du pays pour la seconde fois. Elle semble très populaire et charismatique ici. Qui a dit que les sud américains étaient machos, avec 3 Présidentes femmes au Chili, en Argentine et au Brésil ?
Côté économie, au Chili les billets de banque font penser à ceux du Monopoly, on est contents d'être millionnaires en pesos !!

Pendant ce temps les enfants s'amusent avec une voiture en bois fabriquée par Raoul, moins bien que celle de Dadi qui est électrique !


Autre expérience inoubliable, le 13 mars près de Ancud au nord de l'ile, nous repérons un superbe champ fleuri de pissenlits pour le déjeuner du midi. Le temps est ensoleillé, les enfants gambadent dans l'herbe les pieds nus.
Nous installons notre table de pique nique à l'abri des regards et comprenons alors que nous sommes sur un golf abandonné !
Les mains de Delphée frétillent, elle aimerait bien avoir ses clubs avec elle. 
Nous retrouvons de vieilles balles toutes cassées, des morceaux de tee et des drapeaux déchirés sur les anciens green.


N'étant pas dérangés, nous restons toute l'après midi à jouer au foot, à travailler le Cned et à bricoler. 
La lessive étendue sur l'ancien  "practice" est du plus effet ! 
En fin de journée, nous allons faire une longue balade bucolique sur les 9 trous du golf, cueillant ça et là des pommes ou des mûres.

A la tombée du jour, nous roulons sur la pelouse jusqu'au départ du trou numéro 8 (un par 4) qui nous semble le plus approprié pour une nuit paisible.
Mais à 21h30, alors que nous avons fini de diner et de nous doucher, un inconnu tambourine à la porte.

"Es una propiedad privada aqui, voy a llamar la policía !"

Pffff ! 
On n'est plus tranquille, je vous dis ! 
Ou sont nos bivouacs déserts de Patagonie ? 
Sans doute avons nous pris de mauvaises habitudes et n'étions nous pas prêts à retrouver la civilisation si tôt...
Nous redémarrons donc (en pyjama) notre casa rodante dans la nuit et allons nous garer dans une rue calme de Ancud, c'est beaucoup moins classe !!!